Les croix d’Évosges

En février 1996, les enfants de l’école ont recherché toutes les croix en place sur la commune d’Évosges. A cette occasion, ils ont interrogé Jacqueline DI CARLO qui connaissait très bien l’histoire d’Évosges et a conservé précieusement ses recherches concernant la commune. Elle avait, dans ses archives de travaux d’élèves, une recherche entreprise par les élèves d’Évosges au 1° trimestre de l’année scolaire 1969/1970.
Ces élèves avaient recensé 7 croix et une Vierge. Ils avaient recherché par l’intermédiaire de leurs parents et grands-parents, l’histoire de ces croix.
Voici le résultat du travail de quelques bambins qui usaient leur fond de culotte sur les bancs de l’école en 1969. Les textes qui suivent sont d’origine.

CROIX DE L’ÉGLISE

Cette croix ne porte aucune date, mais nos grands-parents l’ont toujours vue à cet endroit et ont entendu dire par leurs parents qu’elle a toujours été  placée devant l’église. Nous nous rendons compte d’ailleurs qu’elle est très ancienne.
Sur le bas du socle, nous observons quatre trous creusés dans la pierre, sans doute, autrefois une grille soutenue par des montants de fer, entourait-elle la croix. Au centre de la croix, nous remarquons trois clous entourés d’une couronne d’épines, sur ses branches, des épis de blé et des grappes de raisins.

CROIX DE L’ENTRÉE DU VILLAGE

Le socle de la croix qui est placé au « Pont de la Chique » à l’entrée du village, porte l’inscription « JUBILE 15-58 ». Elle était autrefois érigée à l’emplacement du Bac Rond. En 1905, lors des travaux d’adduction d’eau, elle fut déplacée et élevée à l’entrée du village, au grand désespoir d’une grande partie de la population.
C’était en effet le lieu de rendez-vous des hommes qui s’asseyaient sur les marches de pierre à la sortie de la messe ou des vêpres pour y discuter. De même, les enfants s’y amusaient et allaient y manger leur soupe, assis au pied de la croix.
Au bas de la croix, nous voyons deux têtes d’anges ; au centre, du côté Ouest, le Sacré-Cœur, du côté Est, l’Agnus Déi, sur ses branches, des épis de blé et des grappes de raisins.

CROIX DU PLAN « SUR FONTAINE »

La croix située « sur Fontaine » domine Évosges. Le socle porte l’inscription : 1886. Elle a été cassée puis refaite. Actuellement, une de ses branches n’a plus de pique (ce sont les bergers qui l’ont cassée à coups de pierres). Les croix étaient érigées pour protéger le village. Aux deux hameaux du Fond et du Termant, on peut voir encore aujourd’hui le socle qui portait une croix, mais même les personnes les plus âgées d’Évosges ne se souviennent pas avoir vu de croix sur le socle se trouvant au sommet de la colline dominant le Fond. Par contre, le grand-père d’Henri parlait souvent de la Croix du Termant qu’il voyait quand il allait visiter ses grands-parents qui habitaient une maison du Termant.

CROIX DU POMMARAT

La croix du Pommarat porte la date 1908. Sur son socle, on peut lire l’inscription RAVAZ J. Cette croix remplace une croix de bois. Le socle est en réalité un pilier que Monsieur RAVAZ Jean avait fait faire pour soutenir son « haître » (c’est-à-dire l’endroit où l’on range le bois en dehors de la maison) et qu’il a donné à la Commune. Les branches sont quadrillées.

CROIX D’ONCIEU

D’après ce que nous ont dit nos grands-parents, la croix que nous avons actuellement sur les énormes rochers dominant le village d’Oncieu, est la troisième qui a été érigée à cet endroit. En effet, la première, une croix de bois de 10 mètres de hauteur, a été dressée en 1903, à la suite d’une mission qui avait eu lieu à Évosges et avec la participation de la paroisse d’Oncieu. Cette croix de bois fut détruite en 1905 par la foudre. Il est intéressant de noter qu’à l’époque, la route de Saint Rambert n’existait pas. Elle n’a été construite qu’en 1912. Aussi, les gens d’Évosges ont dû emprunter le chemin commençant derrière l’église et passant par Narse pour amener la croix sur les rochers.

En 1929, alors que Monsieur Morand était curé d’Evosges, on érigea une seconde croix. C’est Alexandre Durochat qui l’avait équarrie. Elle était en orme. Mais le pied de la croix était fixé dans une pierre où l’eau restait. Si bien qu’à la suite d’un orage, le bois céda et la croix se brisa. La croix actuelle, en fer, a été dressée en 1950, comme l’atteste la date qui y est inscrite (Monsieur BERNOLIN était alors curé de la paroisse). Elle porte aussi une plaque indiquant le nom du constructeur.

CROIX DU CHEMIN D’ARGIS

Cette croix de fer remplace une croix de bois. Elle a été dressée sur un pilier de 1,80m de hauteur, fourni lui aussi par Monsieur Jean RAVAZ.

Les initiales R J y figurent. Elle porte deux dates : 1898 et 1904. C’est le deux mai 1904 qu’elle fut bénie par Monseigneur LUCON, évêque de Belley. Au bas de la croix, figurent deux anges, au centre se trouve une petite statue de la Vierge, la tête entourée d’une couronne de roses.

STATUE DE LA VIERGE D’ONCIEU

Au dessous de la croix, à une vingtaine de mètres de la Grotte à l’Âne, une statue de la Vierge, nichée dans une anfractuosité du rocher, domine le village d’Oncieu. Ce sont ses habitants, d’ailleurs, qui l’y ont déposée il y a 100 ans environ. La légende veut qu’ils aient gravi la pente, pieds nus.

En 1939, les jeunes gens d’Évosges sont allés en pèlerinage vers cette statue. Ils ont dû dégager un passage le long de la paroi rocheuse, car depuis de nombreuses années que la statue avait été amenée là, peu de gens y étaient venus.

À CONSULTER SUR LE SUJET :

> Les croix et les calvaires, association « le dreffia ».